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Gestion du Covid-19: non-lieu pour trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe
information fournie par AFP 07/07/2025 à 21:58

Un non-lieu doit être prononcé lundi à l'encontre de trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, dans l'enquête menée à la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion du Covid-19 ( AFP / Thomas SAMSON )

Un non-lieu doit être prononcé lundi à l'encontre de trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, dans l'enquête menée à la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion du Covid-19 ( AFP / Thomas SAMSON )

Cinq ans après le début des investigations menées à la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion du Covid-19, trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, ont bénéficié lundi après-midi d'un non-lieu.

"La commission d'instruction de la CJR a rendu une décision de non-lieu", a annoncé Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, dans un bref communiqué, sans détailler les motivations des magistrats.

Cette décision n'est pas une surprise.

Le non-lieu requis en mai par le ministère public en faveur de l'ancien Premier ministre (mai 2017-juillet 2020), de l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn (mai 2017–février 2020) et de son successeur Olivier Véran (février 2020-mai 2022) éloignait la perspective d'un procès, même s'il revenait à la commission d'instruction de la CJR de trancher.

"C'était attendu", a simplement réagi Mme Buzyn, sollicitée par l'AFP.

"On a fait le maximum de ce qu’il était possible de faire à l’époque (...) pour sauver le maximum de vies", a-t-elle dit à Libération ensuite.

"La CJR ne s’est pas penchée que sur les ministres, pas sur les éventuelles responsabilités, l’impréparation et le manque de réactivité d’autres personnes", a-t-elle ajouté, pointant du doigt la "passivité initiale d’autres institutions, comme le président de l’Ordre des médecins" ou l'écho reçu par le professeur Didier Raoult.

M. Véran a évoqué de son côté dans un communiqué "un non-lieu sans joie ni soulagement", disant qu'il "n'effacera ni les menaces de mort, ni les insultes", et adressant ses pensées aux victimes, à leurs familles et aux soignants.

M. Philippe n'a pas encore réagi, ni son avocat.

La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement - Premiers ministres, ministres et secrétaires d'Etat - pour les crimes et délits commis dans l'exercice de leurs fonctions.

L'information judiciaire avait été ouverte en juillet 2020 pour mise en danger de la vie d'autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, à la suite d'une série de plaintes (médecins, patients, syndicats...) dénonçant une mauvaise anticipation du gouvernement ou des mesures tardives.

Selon Santé publique France, 168.000 personnes sont décédées du Covid-19 entre 2020 et septembre 2023, date à laquelle l'Organisation mondiale de la santé a mis fin à l'urgence sanitaire mondiale.

Les trois politiques avaient été placés sous le statut de témoin assisté. La Cour de Cassation avait annulé en janvier 2023 la mise en examen de Mme Buzyn, pour mise en danger de la vie d'autrui.

- "Nombreuses initiatives" -

Rémy Heitz, qui exerce les fonctions de ministère public à la CJR, avait expliqué en mai que les investigations qui ont porté sur le premier semestre 2020 avaient établi que "de nombreuses initiatives (avaient) été prises par le gouvernement pour combattre la pandémie de Covid-19, faisant obstacle à ce que l'infraction d'abstention volontaire de combattre un sinistre soit constituée à l'encontre" de MM. Philippe et Véran.

(g-d) Montage photos du 21 mai 2025 de l'ancien ministre de la Santé, Olivier Veran, de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe et de l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn  ( AFP / Ludovic MARIN )

(g-d) Montage photos du 21 mai 2025 de l'ancien ministre de la Santé, Olivier Veran, de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe et de l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn ( AFP / Ludovic MARIN )

Concernant Mme Buzyn, le parquet général avait relevé qu'elle avait quitté ses fonctions le 16 février 2020, soit avant le premier décès d'un malade contaminé, neuf jours plus tard.

D'après ces réquisitions dont l'AFP a eu connaissance, si les mesures prises "n'ont pas été suffisantes pour éviter des drames qui ont endeuillé de nombreuses familles", le code pénal "ne vise pas à réprimer une politique publique qui n'aurait pas atteint entièrement son objectif", "mais des individus qui volontairement ont refusé de prendre toute mesure de nature à combattre un sinistre".

"Tel n'est pas le cas de M. Philippe et de M. Véran, qui, chacun a leur niveau ont combattu l'épidémie dès son émergence en France".

- "Excessive centralisation" -

"Il n'appartient pas au juge pénal de porter un jugement sur la pertinence" des choix faits, issus parfois d'"arbitrages entre des objectifs d'intérêt général opposés" et dans un contexte "de connaissances scientifiques en constante évolution", avait estimé le parquet général.

Si les masques ont en particulier manqué aux soignants du milieu libéral en mars 2020, cela résultait par exemple d'un "choix" gouvernemental de "prioriser les services hospitaliers" et non une "abstention d'agir" ( AFP / Philippe LOPEZ )

Si les masques ont en particulier manqué aux soignants du milieu libéral en mars 2020, cela résultait par exemple d'un "choix" gouvernemental de "prioriser les services hospitaliers" et non une "abstention d'agir" ( AFP / Philippe LOPEZ )

Si les masques ont en particulier manqué aux soignants du milieu libéral en mars 2020, cela résultait d'un "choix" gouvernemental de "prioriser les services hospitaliers" et non d'une "abstention d'agir".

Le confinement, jugé trop tardif par des plaignants, est aussi un "choix politique" pour "arbitrer entre différents objectifs": "la santé publique, la liberté d'aller et venir, de travailler"...

Cette analyse semble diverger de celle des magistrats de la commission d'instruction qui, même s'ils ont décidé d'un non-lieu, ont souligné "l'excessive centralisation", "la trop grande complexité des dispositifs administratifs" ou encore "le dimensionnement insuffisant de Santé publique France", avait relevé le parquet général en mai.

Ce dossier nourrira l'information judiciaire ouverte contre X, au Pôle santé publique du tribunal de Paris, pour mise en danger de la vie d'autrui, homicides et blessures involontaires.

4 commentaires

  • 06:04

    Dire que les masques étaient dangereux est donc une vérité médicale. Et je fais grâce du reste ! Les politiques seront donc pour toujours exempts de responsabilités. Il suffit de modifier la constitution dans ce sens !


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